dimanche 29 novembre 2009

Semaine 4: Est-ce que le fait d'avoir un bon professeur t'aide à aimer l'école?

Samedi le 21 novembre, 1h00 p.m.
Mon objectif, lorsque j'ai posé cette question aux enfants, n'était pas de savoir si oui ou non, le fait d'avoir un bon professeur nous aidait à apprécier l'école, car il est bien évident que cela joue dans le processus. Mon réel objectif était plus précisément de connaître les caractéristiques qu'un bon professeur doit posséder selon les élèves et si cela joue sur leur motivation envers l'établissement scolaire. Voici les trois constats que j'ai pu dégager de leurs propos.

Premier constat: les enfants aiment être encadrés.
En effet, les élèves ont besoin qu'on leur trace des limites, qu'on leur impose des balises. Sans être trop sévère, l'enseignant doit constituer une figure d'autorité, un modèle pour ses élèves. Pour cela, les enfants doivent attribuer à l'enseignant une certaine crédibilité. Par contre, le professeur ne sera pas crédible s'il laisse passer trop de choses. En étant trop permissif, il sera vu des enfants comme étant quelqu'un de faible et cela influencera de beaucoup la motivation des élèves à apprendre.

Deuxième constat: les enfants ont besoin d'être animés.
Il est clair que les enfants ont besoin d'une personne dynamique pour les guider dans leurs apprentissages. Les enfants ont, à plusieurs reprises, soulevé le fait que diversifier et varier les activités d'apprentissage était un élément gagnant. Certains m'ont confié des idées que l'un des professeurs de leur école avait eues et qui lui ont fait gagner des points dans le coeur des élèves. Elles me disaient que c'était un enseignant qui ``comptait au moins une blague différente à chaque jour et qui jouait au soccer avec les élèves à la récréation. `` Le professeur en question donnait peut-être l'impression d'être un clown, mais je pense que celui-ci a su poser ses limites en indiquant à ses élèves qu'il y a un temps pour chaque chose.

Troisième constat: les enfants doivent se sentir respectés.
 Les enfants ont le sens de la justice très développé. Pour bien évoluer dans leurs activités d'apprentissage, j'ai l'impression qu'ils doivent se sentir en sécurité et complètement assurés du soutien de l'enseignant. Par exemple, un petit garçon me disait qu'il ne portait pas dans son coeur un certain professeur qu'il l'aurait déjà rabaissé devant toute la classe en abordant ses faibles résultats scolaires. Donc, chaque élève a droit à l'égalité des chances. L'ensignant doit en être conscient et ajuster son enseignement en conséquence.

vendredi 20 novembre 2009

Semaine 3: Quelle est le dernier élément que tu as appris? À quoi peut-il te servir dans la vie de tous les jours?

Samedi le 14 novembre 2009, 1h00 p.m.
Après avoir questionné les enfants sur les derniers éléments théoriques qu'ils ont appris et l'utilité qu'ils peuvent en tirer, je me rends compte, une fois de plus, que ceux-ci ne sont pas totalement convaincus des avantages de fréquenter l'école.
Tout de même, deux petites filles qui sont dans la même classe de troisième année, m'ont rapporté avoir récemment appris une comptine anglaise portant sur les couleurs. Cette comptine, qu'elles se sont empressées de me chanter joyeusement, a été, d'après ce qu'elles m'ont dit, très intéressante à apprendre. Lorsque je leur ai demandé l'utilité de l'anglais, elles m'ont tout de suite répondu que cela leur permettrait de voyager. L'idée de maîtriser une autre langue et l'utiliser dans un pays étranger semble les motiver dans leurs apprentissages. Étant donné que les enfants d'aujourd'hui voyagent plus que ceux des générations antérieures (que ce soit dans un contexte scolaire ou familial), je pense qu'il est facile d'accrocher les élèves lorsqu'il vient le temps d'apprendre une langue. Les motivations sont concrètes: voyager, s'ouvrir sur le monde, etc.
Antoine, un petit garçon fréquentant une école trilingue de la Rive-Sud, m'a récité, avec un accent drôlement québécois, les derniers termes espagnols qu'il a appris. Par la suite, Antoine m'a dit qu'il était très important pour lui de maîtriser ces termes, car s'il avait de bonnes notes en espagnol, ses parents lui avaient promis un voyage à Cuba l'année suivante. Pour Antoine, apprendre l'espagnol est TRÈS UTILE! Les parents d'aujourd'hui disposent d'arguments très convaincants pour motiver leurs enfants...
Aussi, d'autres éléments théoriques sont sortis au niveau des mathématiques. Étant donné que les enfants du groupe sont tous du même niveau (troisième année), ils ont appris en début d'année le calcul du périmètre et de l'aire des figures. Il est clair que ceux-ci ne voient aucune utilité à ces calculs. J'aurais bien voulu leur en fournir, mais sur le moment, rien ne m'est venu à l'idée. À ce niveau, je suis certaine que mes cours  m'en apprendront plus sur ce qu'il faut répondre à un enfant qui nous demande « à quoi ça sert de savoir ça? »...

vendredi 13 novembre 2009

Semaine 2: Aimes-tu l'école? Si oui, pourquoi? Si non, que changerais-tu?

Samedi le 7 novembre 2009, 1h00 p.m.
Pour cette semaine, la question posée en est une dont je connais déjà le type de réponses des enfants. Seulement, elle est indispensable à mon analyse. Donc, après avoir pris les mêmes précautions que la semaine passée et après s'être bien installés dans le petit local, je leur lance à chacun la question qui tue: aimes-tu l'école?

Sur le coup, tous les enfants ont répondu  '' non '', comme un réflexe. D'après moi, crier haut et fort que l'on aime l'école à cet âge, ne nous fait pas paraître comme étant quelqu'un de très '' cool ''. Ce qui est tout à fait normal. '' L'école, c'est pas  cool '', me répond la petite Audrey. Lorsque je lui demande pourquoi, elle affirme que c'est parce qu'elle est obligée d'y aller. C'est encore le concept d'obligation qui vient influencer l'avis des jeunes. Comme si tout ce qui est préalable à, obligatoire, est synonyme de plat. Si les gars étaient obligés de venir à l'école à chaque matin en planche à roulettes de couleur rouge, avec quatre roues en plastique beige, peut-être qu'ils trouveraient cela plat à long terme.

Carrément, les jeunes associent un certain conformisme à l'école et cela n'augmente pas la popularité qu'ils accordent à cette dernière. Ce phénomène est surtout observé chez les plus vieux (2e et 3e cycle du primaire et le secondaire), comme mon groupe du Patro, qui m'ont tous énuméré avec des étoiles dans les yeux ce qu'ils changeraient à l'école, après m'avoir lancé rapidement les quelques éléments qu'ils garderaient. Dans les changements apportés (qui sont relativement semblables d'un enfant à l'autre), nous retrouvons beaucoup d'éléments farfelus témoignant de leur imagination très épanouie! Par exemple, Philippe mettrait du lait au chocolat dans les fontaines d'eau et Mégane installerait des glissades d'eau dans la cours d'école.

Aussi, un enfant m'a répondu qu'il n'aimait pas l'école parce qu'il n'y performait pas aussi bien que sa soeur, qui est de la même année. Ainsi, et cela est prouvé, l'élève qui aime l'école réussira mieux. C'est pourquoi, dès le premier cycle, '' un accueil chaleureux et un coin de jeux attrayants sont plus rentables qu'un bon matériel pédagogique.'' (http://www.scienceshumaines.com/-0al-implortance-d-aimer-l-ecole_fr_883.html)

C'est difficile à croire, mais réellement, tout semble nous indiquer que si l'école n'était pas obligatoire pour les jeunes du primaire, tout les petits voudraient la fréquenter... De la même manière que tous les enfants veulent suivre un cours de karaté, de natation, de danse, de chant, etc.


vendredi 6 novembre 2009

Semaine 1: L'école est-elle utile? Pourquoi?

Samedi le 31 octobre 2009, 1h00 p.m.
Drôle de contexte pour la première rencontre, les enfants ne tiennent pas en place. Peut-être ont ils déjà entamés leurs bonbons d'Halloween...
Un a un, je leur pose la question de la semaine. Pour assurer un certain sérieux à « l'expérience », je demande au responsable du secteur enfance du Patro, Alexandre, d'assister aux interviews. Comme prévu, la présence d'Alexandre a un effet sur le comportement des jeunes, ce qui les rend plus coopérants. Les huit jeunes étant passés, je peux maintenant vous livrer leurs propos.

D'abord, tous les participants m'ont affirmé que l'école était utile, ce qui démarrait bien les entrevues. Les réponses qu'ils m'ont données au niveau des raisons de l'utilité de l'école étaient pour leurs parts, très intéressantes. Tous les enfants ont soulevé le point que l'école servait à préparer les jeunes pour le futur. Cela signifie donc qu'ils sont tous préoccupés par leur avenir professionnel. Comme je l'appréhendais, ils ont tous été conscientisés à l'importance du cheminement scolaire et de son incidence sur leur avenir. Ceci est bon signe.

Par exemple, lorsque j'ai demandé au petit Samuel pourquoi selon lui l'école était utile, il m'a répondu ceci:
'' mon père m'a dit qu'il me comprenait de ne pas '' tripper à l'école '', il était comme moi quand il était petit, mais il m'a toujours dit que c'était important d'y aller pour être certain d'avoir un bon travail quand je serai grand. ''
 Cette réponse de Samuel me laissa perplexe. Je trouve que l'attitude de son père n'est pas vraiment gagnante... C'est comme lorsqu'on dit à son enfant '' je sais que les brocolis cuits n'ont pas bon goût, mais tu dois tous les manger. '' Ou encore, le professeur à ses élèves: '' je sais bien que le français c'est long et fastidieux, mais il faut en faire chaque jour. ''
Cette attitude du père de Sam m'a soulevé tant de questions que j'ai décidé d'effectuer quelques recherches sur l'influence que peuvent exercer les parents sur leur(s) enfant(s) au niveau de l'intérêt par rapport à l'école. D'ailleurs, dans une étude effectuée par la faculté de la Psychologie et des Sciences de l'éducation de l'Université de Liège, on s'est questionné principalement sur les événements et les éléments qui stimulent ou qui freinent le cheminement scolaire des enfants. Ils ont donc fait l'observation de 400 enfants sur une période de 20 ans (1989 à 2009). Un élément mis en avant par cette étude serait la reproduction de schémas négatifs véhiculés par les parents. Ainsi, '' dans la mesure où les parents n'aimaient pas l'école ou ne comprenaient pas son utilité, l'enfant réagira de la même manière. ''

Bref, pour cette première question, les résultats obtenus confirmaient ce que je pensais au départ. Je retiens par contre qu'au niveau de l'intérêt que les enfants portent à l'école, les enseignants ont certes leur rôle à jouer, mais ce sont les parents qui doivent préparer le terrain. En effet, ceux-ci n'ont qu'à arborer une attitude positive envers l'école et leur(s) enfant(s) adoptera(ont) la même. Outre ce fait, les enfants semblent avoir intériorisé l'utilité de l'école et son incidence par rapport à leur avenir professionnel.